
Virtu-elles est le nouvel atelier sur la prévention de la cyberviolence du COPA développé avec le soutien de la Fondation canadienne des femmes. Cet atelier s’adresse aux étudiantes postsecondaires qui s’identifient ou qui sont perçues comme des femmes. Dans cet atelier, les participantes apprendront à mieux comprendre la cyberviolence, ses répercussions, les diverses formes qu’elle revêt, les dynamiques du pouvoir et du contrôle, la désinformation et la nature de la violence fondée sur le genre.
Les participantes apprennent, par exemple, à clarifier certains mythes, dont celui de l’inconnu, c’est-à-dire que dans les cas de violence fondée sur le genre, on croit à tort que ce sont surtout des personnes inconnues qui sont susceptibles de commettre une agression. En réalité, 80 % des agressions sont commises par une personne que la femme connaît. En ligne aussi, la cyberviolence est très souvent commise par une personne connue. La violence contre les femmes et les enfants est enveloppée d’un grand secret et est perpétuée par le silence et les mythes qui l'entourent. Afin de prévenir la violence, il est crucial de briser le silence et de casser les mythes.
Les règles sur les façons d’éviter une agression sont nombreuses dans notre société et nous avons appris, dans nos familles, à l’école ou dans les médias, ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Nous connaissons toutes très bien ces règles. En fait, ces règles ne sont pas fondées sur la réalité des agressions sexuelles ni sur celle des cyberagressions à caractère sexuel. Elles ne nous fournissent pas de données véritables sur ce que nous pouvons faire pour assurer notre sécurité. Un autre problème majeur, c’est que même si les règles nous fournissent des façons (souvent inefficaces) d’éviter les agressions, elles ne nous disent pas comment réagir si nous nous trouvons dans une situation d’agression. Les participantes à la formation Virtu-elles auront l’occasion d’acquérir des outils de prévention basés sur l’entraide et l’autonomisation. Elles développeront la capacité d’évaluer une situation de cyberviolence et d’y réagir de façon adéquate.

On reconnaît, depuis de nombreuses années déjà, que la violence faite aux femmes et un problème social répandu. Toutefois, il manque cruellement d’information sur la façon de la prévenir. La cyberviolence est tout simplement une nouvelle ère de violence faite aux femmes, un prolongement du problème social et non pas un tout nouveau problème. La personne qui cherche à agresser, à contrôler et à dominer une femme a tout simplement de nouveaux outils à sa disposition pour le faire, ce qui donne lieu à de nouveaux enjeux et défis. Pour développer Virtu-elles, nous nous sommes inspirés de notre cours Instincts, un cours d’autodéfense et de prévention des agressions destiné aux femmes. Ce cours favorise l’autonomisation des femmes en augmentant leur capacité de faire des choix et de résister aux agressions.
On estime que le pourcentage de femmes ayant été victimes de cyberviolence dans le monde se chiffre à 73 % (Commission sur le haut débit pour le développement numérique des Nations Unies, 2015). Et la cyberviolence évolue. De nouveaux sites Web, programmes et tactiques apparaissent constamment. La simple notion que l’on s’attende à ce que les femmes se débrouillent toutes seules pour naviguer dans ces espaces est, en elle-même, oppressive. En développant Virtu-elles, le COPA a répondu à ce besoin qu’ont les femmes d’apprendre à prévenir la cyberviolence et à y réagir.
Les objectifs de l’atelier Virtu-elles sont les suivants :
• Mieux connaître le problème de la cyberviolence : ses répercussions, les formes qu’elle revêt, les dynamiques du pouvoir et du contrôle, la désinformation et sa nature fondée sur le genre.
• Développer une vision de la prévention de la cyberviolence fondée sur la solidarité collective et sur l'autonomisation des femmes dans toute leur diversité.
• Renforcer la capacité des femmes à évaluer une situation de cyberviolence et à choisir comment réagir pour reprendre leur pouvoir.
• Échanger dans un espace sécuritaire, reconnaître les survivantes (si les femmes désirent divulguer leur expérience) et faciliter l’accès aux services appropriés, au besoin.

Les espaces virtuels offrent de grandes possibilités, comme l’accès à la communauté, à des espaces sécuritaires, à du contenu essentiel sur le sexisme et le racisme, à du contenu positif sur l’image corporelle et la sexualité et à des outils pour apprendre à s’exprimer et à créer du contenu numérique. Le COPA espère que cet atelier permettra aux femmes de s’affirmer, de reprendre leur pouvoir et de faire respecter leur droit à la sécurité, à la liberté et à la force.
Nous demandons à toutes les participantes de bien vouloir respecter le caractère confidentiel des outils transmis dans l'atelier afin de veiller à ce que seules les personnes qui s’identifient ou sont perçues comme des femmes aient accès à ces informations. Elles pourront donc utiliser ces outils pour se défendre en cas de besoin sans craindre que les hommes soient déjà au courant de ces tactiques.
Le COPA est reconnaissant à la Fondation canadienne des femmes non seulement d’avoir financé le développement de Virtu-elles, mais aussi de nous avoir permis de l’offrir gratuitement pendant un temps limité à des établissements postsecondaires de l’Ontario. Cet atelier sera ultérieurement disponible en français et en anglais partout au Canada.
Si vous souhaitez réserver l’offre de l’atelier Virtu-elles ou du cours Instincts, ou de tout autre programme du COPA, n’hésitez pas à nous écrire par courriel à l’adresse info@infocopa.com ou à composer le 416-466-7490.
Pour en savoir plus, visitez le site Web de l’organisme : https://fr.nationalcopa.com/
Référence :
UN Broadband Commission for Digital Development. (2015). Cyber Violence against women and girls: A world-wide wake-up call. The Broadband Commission for Digital Development (en anglais seulement)