Qu’est-ce que le bonheur durable?
Une de nos collègues au COPA, Anissah, vient tout juste de recevoir son diplôme du Collège Dawson à Montréal (félicitations Anissah!). Avant la remise des diplômes, elle et trois de ses pairs ont présenté aux professeures et professeurs de Dawson un atelier sur l’atteinte du bonheur durable intitulé Achieving Sustainable Happiness (en anglais seulement). Le bonheur durable (sustainable happiness) est une théorie et une pratique qui préconisent la création intentionnelle d’habitudes pour apporter plus de bien-être dans notre vie. Catherine O’ Brien, (en anglais seulement), l’auteure de cette théorie, définit le bonheur durable comme étant « le bonheur qui contribue au bien-être individuel, collectif et global sans exploiter les gens, l’environnement ou les générations futures. » (Traduction libre)
Dans la réalité virtuelle d’aujourd’hui, poursuivre une vision de bonheur durable peut se révéler une question de survie. L’isolement dans lequel nous vivons dans notre nouveau monde majoritairement virtuel, sans aucun contact humain, n’est pas un environnement naturel propice au bonheur. Voilà pourquoi nous nous penchons (et attirons votre attention) sur ce processus utile.
J’ai discuté un peu du bonheur durable avec Anissah afin de mieux comprendre ce que ce principe nous offre. Selon les tenants de cette pratique, le bonheur durable n’est pas seulement une représentation théorique, mais en fait une façon très pratique et efficace de s’intéresser à notre bien-être personnel relativement au bien-être des autres (notre communauté) et au bien-être de l’environnement.
Anissah suggère qu’une grande partie du dysfonctionnement que nous ressentons en nous, dans nos relations avec les autres et avec la nature découle de notre façon de mesurer le succès. Les adeptes du bonheur durable font valoir qu’il serait préférable de ralentir et de prendre du recul par rapport à la frénésie quotidienne de notre société qui appelle à la production constante pour réfléchir à notre vie, pour peser le pour et le contre et pour examiner nos valeurs individuelles, nos capacités et notre interconnectivité. Nous commençons par nous-mêmes (le premier pilier du bonheur durable) en faisant une pause, en nous accordant un moment de réflexion pour déterminer ce qui nous procure une véritable satisfaction. Il est important de déterminer si, au lieu de lier notre estime de soi à ce qui nous tient réellement à cœur, nous avons malencontreusement appris à la lier à ce que nous accomplissons, produisons et consommons.
Lorsque nous découvrons ce qui nous procure un bonheur durable et nous permet de nous épanouir, nous pouvons procéder étape par étape, et à notre gré, pour adopter des pratiques quotidiennes qui améliorent notre bien-être personnel et nous rapprochent de nos sources de bonheur et d’épanouissement. Anissah insiste sur le fait que ce processus commence avec la compréhension de nos capacités, avec la volonté d’être indulgente ou indulgent envers nos limites et envers nous-mêmes, et en découvrant la façon la plus simple d’aller de l’avant. Parfois, l’intention et le simple désir d’entamer le processus sont un premier pas important et suffisent pour changer notre façon de penser et de voir les choses. Nous pouvons nous rendre compte, par exemple, que d’avoir plus et de consommer plus ne nous procurent pas nécessairement plus de bonheur.
Le deuxième pilier du bonheur durable est la reconnaissance de notre profonde interconnectivité avec les autres et la nécessité d’avoir cette connexion pour assurer notre bien-être. Nous avons souvent tendance à mesurer notre valeur par rapport à celle des autres de façon limitée comme nous le faisons d’ailleurs pour nous-mêmes, c’est-à-dire en évaluant notre degré de productivité et d’occupations. Le concept du bonheur durable nous encourage à ralentir et à connecter les uns avec les autres plus profondément et plus intentionnellement, et de façon à nous renforcer mutuellement comme individus et communautés. Dans notre nouvelle réalité virtuelle, cela peut s’avérer difficile à faire, mais Anissah suggère de penser à ce que nous faisions avant la pandémie et à adapter cette façon de faire à notre nouvelle réalité virtuelle. Au travail, cela peut vouloir dire transmettre de bonnes nouvelles à nos collègues, prendre une pause pour faire des étirements pendant les réunions en ligne, organiser une danse de façon impromptue ou planifier à intervalles réguliers des réunions informelles en dehors des heures de travail. Par exemple, nous pouvons équilibrer l’intensité du travail que nous faisons au COPA, notre obligation de rendre des comptes et la réflexion qu’il nous faut faire quotidiennement en prévoyant intentionnellement des moments de défoulement et de relaxation ensemble, même en ligne.
Avec nos familles et nos ami.e.s, nous pouvons, entre autres, planifier régulièrement des visites ou jouer aux cartes ou à des jeux de société en ligne. Certaines familles se sont actuellement rapprochées pendant la pandémie en découvrant les joies des réunions régulières sur ZOOM.
Le troisième pilier du bonheur durable est notre connexion au monde naturel et notre responsabilité comme gardiennes et gardiens de l’environnement. Nous pouvons faire de bons choix pour nous, mais aussi pour la planète. Parmi les pratiques du bonheur durable, on peut penser à l’écojogging (jogging et ramassage de déchets), à la marche ou au vélo, des activités à pratiquer chaque fois que nous le pouvons au lieu d’utiliser la voiture. Une autre pratique est de faire des choix durables lorsqu’on achète de la nourriture, du café ou du chocolat, par exemple. Il est important de ne pas nous refuser ces petits plaisirs, mais de le faire de façon à ce que cela soit bon pour nous et pour l’environnement (et donc bon pour la communauté). Encore une fois, en nous questionnant (avec bienveillance et compassion) sur notre attachement aux choses matérielles, nous réfléchissons à ce que nous avons réellement et actuellement besoin pour être heureuses et heureux.
À la fin de notre conversation, Anissah a parlé des pratiques intentionnelles que ses pairs et elle avaient adoptées pour respecter le concept du bonheur durable :
Tenir un journal
Établir une routine stable pour prendre soin d’elles-mêmes et d’eux-mêmes sur les plans émotif, spirituel et physique
Prendre le temps de communiquer régulièrement et intentionnellement avec les membres de leur famille, leurs ami.e.s et leur colocataire et organiser des réunions de famille
La biophilie! Étant donné que la nature aide à réguler notre système nerveux, Anissah a intentionnellement accru son bien-être en cultivant une parcelle de nature dans son appartement en ville. Ma discussion avec Anissah a été merveilleuse, non seulement en raison de ce sujet qui a éveillé ma curiosité, mais aussi parce que la pièce dans laquelle nous étions était remplie de superbes plantes vertes!
Après ma conversation avec Anissah, j’ai réfléchi aux pratiques intentionnelles que je pourrais adopter pour respecter le principe du bonheur durable. Voilà ce que j’ai l’intention de faire :
Une routine matinale qui comprend de la marche, du yoga et de la méditation (et de l’auto-compassion lorsque je saute une journée ici et là!)
Avoir mon chien avec moi tout le temps
Parler souvent à mes sœurs, à mes fils et à mes ami.e.s
Acheter de la nourriture de producteurs locaux
Prenez un moment pour réfléchir à ce que vous pourriez faire.
Appliquer le principe du bonheur durable au travail
Pendant la pandémie, les élèves d’un bout à l’autre du pays ont subi plus de stress et d’isolement en raison des mesures de sécurité qui s’imposaient, comme la fermeture des écoles et l’apprentissage en ligne. Le COPA a donc créé un nouvel atelier intitulé Stimuler et favoriser la résilience chez les jeunes axé sur les pratiques du bonheur durable pour traiter de ce problème.
Dans cet atelier, nous explorerons les défis que les élèves ont dû relever. Elles et ils auront la chance de parler de leurs expériences avec les autres ainsi que des stratégies et des ressources qui les ont aidées à passer à travers cette période difficile jusqu’à maintenant. Nous discuterons aussi de la différence entre le stress positif et le stress toxique. Nous parlerons des stratégies à privilégier pour gérer les deux types de stress. En outre, nous explorerons les concepts du bien-être et de la résilience individuelle et collective. Les élèves acquerront des stratégies, des compétences et des ressources pour les aider à renforcer leur résilience et à trouver l’aide dont elles et ils ont besoin pendant les périodes stressantes.
L’atelier Stimuler et favoriser la résilience chez les jeunes est financé par le ministère de l’Éducation. En septembre 2021, nous espérons pouvoir offrir l’atelier gratuitement en Ontario, en français seulement. Les organismes des autres provinces canadiennes pourront en faire l’achat.
Le COPA aimerait remercier Catherine O’Brien, auteure de la théorie du bonheur durable, et Jennifer De Vera qui a inspiré Anissah et ses pairs à présenter leur atelier au Collège Dawson.
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